Chaque année Umlicht films super 8 project
se propose d'approfondir la connaissance d'un paysage. Le cinéma est né
dans l'itinérance. Pour ce faire nous accueillons en résidence/formation quatre projets, dont une bourse.
Le cinéma doit explorer de nouveaux territoires et se laisser bercer par la puissance de l’improvisation.
Nous privilégions une
lecture ouverte du médium sans se soucier de genres préétablis.
Les appellations : cinéma de fiction, documentaire, expérimental,
entravent une démarche libre et sont le plus souvent porteuses d’une
charge idéologique, qui nous détourne du véritable enjeu : la
constitution du regard de l’individu au sein même de la forme filmique.
Le corpus d’étude cherche à amplifier cette démarche et à doter les films
de multiples enjeux créatifs. Une seule contrainte guidera pourtant
l’ensemble : au fur et à mesure du développement de la problématique,
les films en cours devront tenir compte de la transparence et de
l’opacité spécifiques au médium cinématographique, et y prendre position.
Se poser le problème du
cinéma au jour le jour, c'est réinventer le cinéma en permanence,
le développer dans l'individualité d'un regard qui l'aborde en dehors de
toute norme ou idée préconçue liée à la production ou à la réalisation.
Autant nous croyons que la
division du travail est aujourd’hui une erreur, en vue des possibilités
techniques liées à la réalisation, autant nous revendiquons la multiplication du regard dans une démarche où l’équipe devient le catalyseur
auto-organisé autour des films.
Les participant·e·s de chaque session en cours s’engagent ainsi à suivre tout au long de la session la gestation et le développement des films, à collaborer les uns dans les projets des autres, donner leur image si cela est pertinent, et accompagner techniquement les tournages tout comme éventuellement la future diffusion des films terminés.
Les tournages, le
développement chimique des films, leur transfert et leur montage, se
réalisent simultanément en suivant et respectant le rythme de l'élan
créatif de chaque film, dans la synergie bouillonnante de l’ensemble.
La durée du film est
rattachée à l'ampleur du regard qui le porte et à sa nécessité, dans la maîtrise du cadre de
production artisanal du cinéma argentique.
La dimension éphémère du
cinéma argentique nous place dans un rapport hypothétique à l’image
donnant au regard une souplesse exceptionnelle. Il n’y a pas d’image
interposée dans le processus créatif, mais un instrument optique
—prolongement de la vision, à la recherche d’images.
Ce cadre artisanal situe les
films au seuil de la création même, sans les contraintes des lignes
éditoriales préalables. Le projet à soumettre doit donc être capable de
se transformer sans pour autant trahir son
point de départ et son intention. Le travail cherche donc par principe à bouleverser exponentiellement le projet en s’appuyant sur sa
plasticité.
Les projets bénéficieront du catalogue musical d’Umlaut Records.